Diffusé par fragments dans plusieurs festivals, ce roman audiovisuel regroupe des collages et détournements de films d'Orson Welles, accompagnés d'extraits du Grand Attracteur.
Il se compose de 16 fragments d'une biographie légendaire.
Il existe en deux versions : longue (1h32), courte (43mn).
La version longue a été diffusée en installation aux Rencontres Traverse de Toulouse (2021).
La version courte a été projetée lors de ces mêmes rencontres à la cinémathèque de Toulouse.
Chaque fragment peut se voir indépendamment des autres.​​​​​​​
Présentation en installation (3 écrans) de la version longue (1h32)
XXIVe rencontres Internationales Traverse de Toulouse, 2021
Le Couronnement d’Orson Welles
Selon Orson Welles, les créateurs sont des êtres immoraux. La vanité, le désir de gloire et de toute-puissance les pervertissent. Ils demeurent néanmoins séduisants car ils aiment sans mesures et désirent être aimés comme des enfants rois. «I do not  know who I am.». Personne n’a pris ces paroles au sérieux.
Le Secret d’Orson Welles
A l’époque de Charles Foster Kane, l’histoire qui le rendit célèbre postule l’existence d’un secret à découvrir. Une mécanique fabuleuse se met en place en quête du célèbre « Rosebud ». Elishama Levinsky ne put découvrir le secret d’Orson Welles, car il n’avait pas eu d’enfance.
Charles Foster Kane / Un communiste ?
L’homme est un séducteur, acclamé par tous. Le «Babyface» d’Hollywood. Mais il ne peut se satisfaire d’un tel honneur. Il sait qu’un artiste n’œuvre pas seulement pour l’amusement du plus grand nombre. Ses œuvres, il les désire pour le bien de l’humanité. Orson Welles était encore jeune à l’époque. Sa naïveté le précipitera dans les pièges des financiers et d’Edgar J. Hoover, forces obscures de l’Amérique.
Grisby, le terrifique
Ayant compris son erreur, Orson Welles se tourne en ridicule sous les traits de Mickaël O’Hara, figure du «gogo» dont se jouent les pègres officielles et officieuses, qui profitent de sa naïveté. Il rencontre George Grisby, un homme d’une grande perversité. Tous deux succombent aux charmes d’Elsa Gettys. Grisby éprouve une peur panique de voir le monde succomber à la surpopulation et à la bombe atomique.
Séduction et Tauromachie
Les stars participent de l’émerveillement du monde. Elles charment l’enfant qui songent en nous. Nous en voulons toujours plus dans nos rêves, l’une chassant l’autre. Le visage des stars nous émerveille. Elles doivent demeurer éternelles. Comme Orson Welles, nous aimons les voir souffrir.
Les Carillons de Minuit
Orson Welles est ruiné. La politique le déçoit. Ses projets ne trouvent aucun soutien. Boss Jiw W Gettys et Edgar J. Hoover s’acharnent contre lui. Il décide de fuir son pays en espérant que le vieux continent puisse le célébrer à sa juste valeur. Mais l’Europe ne s’intéresse pas à lui.
Le Criminel / Arkadin
On n’a pas assez dit l’originalité de personnages comme Harry Lime et Gregory Arkadin. Figures modernes de l’ange déchu. Séducteurs, intelligents, manipulateurs, cyniques, aimant verser des larmes de crocodile sur eux-mêmes plutôt que sur l’humanité.
Les Hauteurs de Kubla Khan
Tout poète éprouve la tentation de s’enfermer dans sa tour d’ivoire. C’est un labyrinthe, un piège, une trappe dans les bas-fonds de sa conscience. La tour d’ivoire d’Orson Welles est une caverne dressée contre le ciel. Les scintillements de l’anthracite se confondent aux frémissements des étoiles.
Pétrole, drogue et Rock’n Roll
De retour sur sa terre natale, quelle déception ! Son pays, horriblement défiguré par le moteur à explosion et un désir de violence érigé en divertissement universel. Orson Welles maugrée dans sa barbe que son pays est gagné par la Soif du mal. «Quelle horrible invention que l’automobile ! Je déteste l’automobile !»
Culpabilité
A la suite de Kafka, Orson Welles eut l’intuition de l’horreur bureaucratique. La foule et l’indifférencié transforment le plus doux des individus en complice de massacres industriels - hommes, animaux, plantes. Heureuse insouciance de l’homme moderne. Comment ne pas se sentir coupable de telles hécatombes ?
Solitude du poète
Dans les années 60, Orson Welles fait la rencontre d’un jeune poète, Pier Paolo Pasolini. Son engagement politique le fascine et l’effraie. Cependant, tous deux s’accordent sur un point : «l’homme moyen», représenté par le journaliste, doit être combattu.
Old… Old Age
Orson Welles n’est plus ce jeune homme immature, du temps de Charles Foster Kane. Il n’est plus ce criminel mélancolique comme le furent Harry Lime et Grégory Arkadin. Vieux pachyderme essoufflé. Vieillard hirsute et lubrique, Sir John, roi bouffon…
Ode à la Cathédrale de Chartres (Un Voyage en fiacre)
Une dizaine d’années avant sa mort, Orson Welles comprit devant les splendeurs de la Cathédrale de Chartres qu’il est vain de créer pour sa propre gloire, que les grands poètes ont toujours eu le souci de célébrer l’homme et Dieu. Mais s’il s’était fait le chantre d’une telle révélation, qui aurait eu le courage de l’applaudir ?
Le Retour de Don Quichotte, épilogue
«Où étais-tu passé, Sancho ? — Maître ! il veut nous faire revivre ! Que d’aventures nous avons vécues ! — Qui veut nous ramener dans le monde des hommes  ? — Orson Welles, Maître ! Le Grand Faiseur d’Evènements ! — Sache, Sancho, que jamais je ne redescendrai des hauts-plateaux. Ce magicien est un charlatan qui ne mérite pas notre attention.»
16 fragments d’une biographie imaginaire
(adaptés d’un roman du même auteur : Le Grand Attracteur)

Scénario, montage, mixage : Frédéric Dany

Extraits visuels et sonores empruntés aux films d’Orson Welles
Citizen Kane (1941) - The Magnificent Amberson (1942) - The Lady from Shangai (1947) - Macbeth (1948) - Othello (1952) - Mr. Arkadin (1955) - Touch of Evil (1958) - The Trial (1962) - Une Histoire Immortelle (1968) - F for Fake (1978) - DonQuixote (inachevé) - It’s all true (inachevé) Extraits visuels de «La Ricotta» (1963) de Pier Paolo Pasolini

Extraits musicaux additionnels
Erik Satie: «Gymnopédie n°1», «Petite Musique à danser». Claudio Monteverdi: «l’Orféo», «Chi Vol Che M’innamori». Tomaso Albinoni: «Adagio». Olivier Messiaen: «la vierge et l’enfant», «Jardin du sommeil de l’amour». Anton Karaz: «That Dear Old Song»
décembre, 2014
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